Qu’est-ce-qu’une structure psychique/ou structure de personnalité ? Quelles sont les différentes existantes ?
La notion de “structure psychique” renvoie aux théories structuralistes d’essence psychanalytique qui tentent de schématiser le fonctionnement psychique dans sa globalité, ce qui revient à une forme de classification.
La structure psychique est par définition stable et chaque structure implique des possibilités de régression jusqu’à des points de fixation correspondant aux étapes de développement libidinal (en reprenant la théorie freudienne). Les structures de personnalité, définies comme des modèles de covariation du comportement, incluant les pensées et les sentiments , sont le résultat de ces processus en interaction avec les possibilités et les régularités situationnelles. On ne peut pas présupposer que les processus sont organisés de manière à correspondre directement à la structure observée.
La structure psychique ou de personnalité correspond en somme à la construction du moi prit entre le désir et l’interdit, et comment celui-ci compose avec cela.
Du côté de la psychanalyse, Freud parle de topiques : en grec “local”, ce qui signifie lieux psychiques. Cette théorie suppose une différenciation de l’appareil psychique en un nombre de systèmes doués de caractères ou de fonctions différentes. Leur conception est dynamique car les systèmes inconscients se trouvent en interrelation les uns avec les autres.
En 1900 Freud parlait de 1ère topique : conscient-inconscient-préconscient, en 1920 il parlera de 2ème topique : ça-moi-surmoi.
Le moi se structure toute la vie. Le ça est le réservoir des pulsions, le moi est en structuration permanente, le surmoi est l’agent critique qui regroupe l’intériorisation des interdits et des exigences.
“Du ça qui accepte le tiers du surmoi enfante du moi”. Définition de l’épreuve de la structuration psychique.
Dans les différentes structures psychiques, nous retrouvons alors la névrose, la psychose et la personnalité état-limite.
Qu’est-ce que la névrose ? Comment se structure t’elle ?
Une névrose est un terme générique regroupant plusieurs pathologies ayant pour origine un conflit inconscient, mais sans rupture avec la réalité. Il est important de préciser qu’il n’existe aucune lésion corporelle expliquant ces troubles psychiques.
Une névrose se manifeste essentiellement par une anxiété importante, des symptômes d’hystérie, des phobies, des symptômes obsessionnels et compulsifs et une dépression. Le diagnostic est clinique, il passe essentiellement par l’écoute du patient.
Ce terme créé en 1770 par William Cullen, un médecin écossais, dérivé du terme grec “nerf” et pathologie non inflammatoire. En 1785, Pinel introduit ce terme en France pour désigner toutes les maladies du système nerveux sans lésion organique démontrable. Il propose de mettre en place un traitement moral du malade. Freud reprend ce terme pour désigner un trouble psychique généré par un conflit psychique refoulé. Selon Jung, la névrose ne s’explique pas que par la théorie du refoulement. Il s’agit pour lui d’une désunion intérieure ou “discorde intestine”. Les traits caractéristiques sont conflit, dissociation, complexe (infériorité/supériorité), régression, abaissement du niveau mental. Pour lui, le mécanisme principal est la dissociation (clivage du moi) : “tout se passe comme s’il y avait deux êtres au coeur du même sujet. Il s’agit du moi et de son ombre”.
Aujourd’hui, on parle plus volontiers de « troubles névrotiques » dont font partie les TOC (troubles obsessionnels compulsifs : définies comme étant des pensées (sous formes d’idées ou d’images) ou des impulsions (besoin irrépressible d’effectuer un acte) envahissantes et récurrentes. Les compulsions désignent les comportements répétitifs, aussi appelées « rituels » du patient. En effet, ce dernier les effectue pour chasser de son esprit l’obsession et l’anxiété qu’elles génèrent.), les troubles anxieux et phobiques et le stress post-traumatique.
Les troubles névrotiques sont des troubles psychiques sans cause organique. Le patient garde une parfaite lucidité de son état et n’a aucune altération du sens de la réalité, par opposition aux psychoses avec lesquelles ils sont souvent confondus. Le comportement du patient peut être perturbé, mais reste généralement dans des limites socialement acceptables. Dans la névrose, il y a un bon principe de réalité, mais parfois il peut y avoir une dénégation d’une partie de la réalité (j’en ai conscience mais je m’arrange comme je veux). Le lien inter-humain est normal. Le névrosé a conscience de ses problématiques et conflits principaux.
La psychanalyse considère que la névrose se forme à cause de tensions internes dans l'esprit d'un individu ; ces tensions ne peuvent se résoudre par elles-mêmes, et l'énergie qu'elles génèrent doit se libérer d'une façon ou d'une autre. La névrose peut aussi naître à la suite d'un événement traumatique.
Ce qui va caractériser cette structure psychique, c’est un rapport au réel qui se fait correctement. Dans la névrose, la symptomatologie est reconnue par le patient/client et il est capable de critique sur ce qu’il se passe.
On ne verra pas d’altération du processus identitaire et la signification de ce qui se joue est compréhensible : par le bénéficiaire et par le praticien.
Pour la psychodynamique, l’enjeu de cette structure se trouve dans le conflit entre le désir et les « il faut/je dois ». On trouvera donc souvent beaucoup de culpabilité dans cette structure car le petit juge intérieur est très fort (instance dominante du Sur-Moi pour les amoureux de la psychanalyse) et qu’il se retrouve en conflit avec le pôle pulsionnel de la personnalité.
Kommentare